Libre Affichage Libre / Free Bill-posting Free

date / 2010-2011
lieu / Rennes (35)
Caractéristique / 40 panneaux en bois de 2m de hauteur, présentant une surface plane de 120 x 150 mm, implantés dans le sol à 50 cm de profondeur.
Production / Association l'Âge de la tortue et ville de Nantes
Webmaster / Nicolas Fauvel et Arnaud Viala
Édition / Livre, impression ofset, 80 pages, 500 exemplaires.


« Libre affichage libre » est une opération de colonisation de l’espace public, par le biais d’un objet témoin, désaffecté de toute intention préétablie, si ce n’est celle d’alerter la société par sa présence.

L’objet perturbateur est un panneau en bois, dupliqué en 40 exemplaires dans différents lieux du Blosne. Les lieux d'implantation sont variables: à l'intérieur d'un îlot, le long des chemins, au fond des espaces verts ou tout près des bouches de métro. Ils ont été choisis au hasard, ou bien de façon à entraver les pratiques habituelles de l’espace, ou encore grâce au concours de certaines personnes nous indiquant quelques endroits significatifs du quartier.

L’impératif, pour cette action, est de susciter les procédures d'interprétations qui régissent l’espace social et forment la structure du sens commun, celui que nous partageons. Quand un objet « inconnu » apparaît aux yeux de tous, et de façon manifeste, un sens ou une fonction lui sont nécessairement attribués en réponse à sa présence physique. Notre objet est donc un prisme d’observation de la communauté sociale en pleine routine d’injonction de sens pour interpréter la réalité.

Par ce procédé plastique d’intervention dans l’espace public, nous espérons mettre en évidence l’arrière-plan qui structure la réalité sociale et son environnement, dont les représentations sociales, les peurs, les attributions de fonctions, les pulsions individuelles de toutes sortes, mais aussi les opérations institutionnelles de maintien de l'ordre, d’entretien de l’espace public, d’animation en tout genre, de communication, etc. En somme, tout ce qui compose les actions ordinaires du quotidien.

Bien sûr, la forme apparente du panneau d'affichage en bois n’échappe à personne. Elle a pour fonction de donner à notre objet une orientation thématique, plus généralement tournée vers le mobilier urbain. Rien n’indique pour autant à quoi sert ce mobilier, ni à qui il est destiné, ni pour combien de temps, etc. En outre, son esthétique précaire (bois et aggloméré brut) renvoie confusément aux installations provisoires de chantier, bien que solidement implantée dans le sol.

Romain Louvel 2010

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« Free Bill-posting Free » is a colonization of the public space by witness object, with no preset intention, other than to alert society by its presence.

The disruptive object is a wood panel, in 40 exemplars, putting up different places in the Blones neighborhood. These places are variable : inside a block, along a path, at the bottom of a green space or close to the metro. They have been chosen at random, or with the intention to hinder usual practices of the public space, or also with the help of people knowing the neighborhood.

The aim is to activate the procedures for the interpretation which govern the social space and shape the structure of the common sense, the one that we share. When « unknown » object appears and manifests its physical presence to everybody, in response a sense or a function are attributed on it. So our object can be considered as an observation prism of the social community interpreting the reality.

By this process in the social space, we hope enlighten the background which structures the social reality and it environment, whose social representations, fears, functions, individual drives, but also institutional operations enforcement, cleaning of the public space, activities, communication, etc. In sum, all that compose the daily actions.

Of course, the appearance of the bill-posting wood panel is clear for everybody. Its function is to give a thematic orientation, as an urban furniture. But there is no indication of what it is, neither for who nor how many times, etc. In addition, its pure aesthetic (wood and chipboard) can be thought confusedly of worksite provisional installations, although firmly implanted in the ground.

Romain Louvel 2010